samedi 21 janvier 2012

Logithèque (Part. 1)


Je voudrais vous parler ici, des différents programmes que j'utilise au quotidien. Mes PC tournent sur Gnu/Linux tant au bureau qu'à la maison. La plupart des programmes que j'utilise sont des logiciels libres (par la force des choses) mais pas toujours.

Les logiciels libres sont souvent décriés pour être moins "ergonomiques" ou moins "jolis" que leurs concurrents propriétaires. Je tiens quand même à préciser que l'ergonomie et l'apparence d'un logiciel sont deux choses bien distinctes et que beaucoup de gens ont tendance à les confondre.

L'ergonomie est une discipline scientifique qui étudie les rapports entre l'homme et ses moyens. En informatique, elle a pour objectif d'améliorer l'interaction homme-machine. Elle permet donc d'évaluer le degrés de "comfortabilité " d'un logiciel ou d'un site internet. En d'autre terme, elle permet de savoir dans quelle mesure une information ou une action est simple d'accès. On peut le comptabiliser en nombre de clics ou en temps d'accès.

L'apparence d'une application est une notion beaucoup plus subjective qui dépend de beaucoup de paramètres comme l'habitude ou la culture. En anglais, on parle de look and feel. L'ergonomie peut influencer la perception que l'on a d'une application et donc son apparence. Une application qui a une bonne ergonomie peut être considérée comme "moche" et inversement.

Donc, de manière générale, on considère les logiciels libres comme moins ergonomiques et moins attirants. Il y a du vrai dans cela ce qui ne les empêche pas d'être performants ou même agréables à utiliser. On oublie souvent que ces programmes ont été écrits par des développeurs pour eux-même et non pour satisfaire à des canons commerciaux. Ce qui signifie que la survie de ces logiciels n'est aucunement liée à leurs parts de marché. Si le modèle économique d'un logiciel propriétaire échoue, ce dernier disparaît. De part leur caractère "ouvert", les logiciels libres peuvent continuer à exister et évoluer même s'ils sont "abandonnés" par leur créateurs. L'exemple d'Open Office est également révélateur de ce caractère. Après le rachat par Oracle, un fork a immédiatement été créé et Libre Office est né.

Pour ma part, l'apparence d'une application n'a jamais été un critère de choix. Quant à l'ergonomie, l'apprentissage des raccourcis clavier est un énorme apport et ce même pour les logiciels propriétaires. Au final, je me focalise sur l'efficacité et la stabilité d'un logiciel. En outre, le fait que la plupart des logiciels libres sont gratuits (mais pas nécessairement) est un argument important à prendre en compte, à plus forte raison en ces temps de crise (et de censure de megaupload ^_^). On dispose donc de la liberté d'installer et d'utiliser un soft sans se prendre la tête avec des histoires de licences, de keygen ou de cracs parfois douteux. Avec en bonus, la prise en charge des formats propriétaires alors qu'en général, le contraire n'est pas vrai.
Après, bien sûr, il y a la philosophie qui sous-tend au monde du libre. Pour ma part, je préfère confier mes données à des formats libres et ouverts plutôt qu'aux formats propriétaires. Je peux vous citer en exemple la frustration quotidienne lorsque je reçois des vidéos issues de caméras de surveillance impossibles à visionner à cause de leur #?!@ de codecs propriétaires - y compris sous Window$.

Cela fait quelques années que j'ai fait le pari de ne travailler que sur Gnu/Linux et je ne regrette pas mon choix. La seule ombre au tableau, c'est qu'on a furieusement tendance à tomber dans l'auto-complaisance et à dénigrer les autres OS. Voire pire encore : se comporter en évangélisateur. Il est difficile de résister à la tentation.
Combien de fois n'ai-je pas raillé mes collègues lors d'un plantage de leur PC ou lors d'une contamination virale. C'est finalement faire preuve de mesquinerie et c'est un comportement assez éloigné de l'ouverture d'esprit dont j'aimerai pouvoir me targuer.
On m'a dit aussi, un jour, qu'il fallait une bonne dose d'anticonformisme pour utiliser Gnu/Linux au lieu de Window$. Il y a un peu de vrai dans cela aussi.
Mais au delà de ces considérations, l'utilisation de Gnu/Linux m'a libérée de Micro$oft et de sa logique de marketing envahissante.

Choisir un logiciel libre (OS, browser, lecteur vidéo ou autre), c'est un choix personnel. Même si Richard Stallman voyait les choses de manière beaucoup plus radicale, ce choix reste pour moi, une alternative qui peut devenir définitive à condition d'être crédible. Et la crédibilité, ça signifie répondre à mes besoins. Le pari est donc gagné en ce qui me concerne. Cela dit, je ne suis pas un intégriste. J'utilise aussi certains logiciels propriétaires même s'il me coute un peu de le dire.


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