samedi 7 janvier 2012

Vinyle powa

Effet de mode rétro-kitsh nostalgeek, réaction d'authenticité d'un passionné de musique ou désir d'acquérir un objet et d'écouter un son de qualité au détriment des poubelles numériques ? Je ne sais ce qu'il m'a réellement poussé l'autre jour à acheter un bon vieux "trente-trois tours".

En fait si, je sais. En passant devant le rayon des vinyles, j'ai été surpris par les pochettes. Comparé au format 33 tours, les pochettes des cédés font un peu ridicules. Une pochette vinyle, ça en jette lorsqu'on en a une en mains. J'ai même lâche un "waouw"!

Quelques instants plus tôt, je flânais au milieu des CD en me disant qu'après avoir cumulé une belle collection, j'avais de moins en moins l'occasion de dénicher "la perle rare". Quand j'ai commencé à acheter mes premiers cd, il y a plus ou moins 20 ans, je ne savais pas où regarder. A chaque visite chez un disquaire, je passais de longues minutes à me décider sur le CD qui serait l'élu et qui irait rejoindre ma collection. Avec les années, j'ai écumé de nombreuses surfaces de vente et découvert un grand nombre de groupes de mes premières amours, le heavy-thrash-death metal jusqu'à mes coups de coeur récents : le classic rock.
Tout en me faisant cette réflexion, j'ai aperçu l'un de mes disques favoris, l'album Dirt du groupe Alice In Chains. Je me disais que s'il me fallait racheter un jour des CD, il en ferait probablement partie. Et paf, voila que j'arrive devant le rayon des vinyles et y trouve l'album en question. Je n'ai pas résisté ...

J'ai vraiment eu une sensation étrange en parcourant le magasin avec le disque sous le bras. L'impression d'appartenir à une autre époque, d'être une sorte de rescapé du passé. Puis, finalement, je me suis rendu compte que je ne faisais que surfer sur une vague existante, le revival des vinyles.

Arrivé à la maison, je déballe le précieux objet et expérimente une nouvelle expérience. Enfin, à la fois nouvelle et dégageant un étrange parfum de déjà-vu. Première réaction : mais oui, c'est vrai, les vinyles avaient deux faces. De nos jours, lorsqu'on évoque une "face b", on pense souvent à des morceaux plus rares, absents des albums. Evidemment en regardant cet objet, cette expression prenait tout son sens.
L'autre expérience, c'est le zapping. Depuis le CD, on se contente d'appuyer sur "next", sur le vinyle, tout cela n'existe pas et je me reprend soudain, à écouter mon disque sans l'interrompre, en me laissant guider par son rythme et ses petits craquements si caractéristiques pour ceux qui ont connus cela jadis.
Enfin, le troisième effet kiss-coul, après avoir religieusement écouté l'album, je range soigneusement le disque dans une armoire. Puis quelques instant plus tard, je le ressort, l'observe intensément en poussant un soupir.

Voila typiquement le genre de rituel qui me manquait depuis l'ère de la musique dématérialisée. C'est décidé, je me remets au vinyle.


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